SYDNEY – En Chine la plus grande partie de l'électricité provient de centrales à charbon, comme cela a été le cas pour toutes les puissances économiques émergentes depuis la Révolution industrielle. Mais à ne considérer que ce paramètre, on risque de passer à coté d'un changement considérable qui a lieu actuellement. Le système de production d'électricité de la Chine devient de plus en plus vert - un véritable bouleversement, du jamais vu.
Cette révolution se manifeste tout azimuts. Selon le China Electricity Council, la part des énergies vertes dans la production d'électricité a fait un bond de 19% entre 2013 et 2014, tandis que celle des énergies fossiles a diminué de 0,7% - la première baisse de l'Histoire récente.
L'énergie nucléaire n'a pas joué grand rôle dans cette évolution. La production d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelable (l'eau, le vent et le soleil) a augmenté de 20%. Celle provenant de l'énergie solaire a été multipliée par 1,75 ! L'année dernière sa croissance a dépassé celle d'origine nucléaire (17,43 terawatts-heures contre 14,70 terawatts-heures). Et pour la troisième année consécutive, les éoliennes ont produit davantage d'électricité que les centrales nucléaires. Aussi l'idée selon laquelle, hormis les centrales à charbon, la Chine va dépendre du nucléaire n'est pas fondée.
La capacité d'ensemble de production d'électricité de la Chine est la preuve de son orientation vers l'énergie verte. Elle détient le record mondial en la matière avec une capacité de 1,36 terawatts contre seulement un terawatt pour les USA.
Il est difficile de comparer directement les différentes sources d'énergie, car la puissance délivrée par les centrales électriques varie suivant l'heure selon qu'elles utilisent le vent, le rayonnement solaire, le nucléaire ou le charbon. Il faut donc examiner les chiffres de production annuelle pour réaliser le basculement vers les sources d'énergie renouvelables.
En Chine l'année dernière la production d'électricité de source fossile a augmenté de 45 gigawatts pour atteindre un total de 916 gigawatts, tandis que la production d'électricité d'origine autre que fossile a augmenté de bien davantage, 56 gigawatts (dont 51 kilowatts provenant du vent, de l'eau et du soleil), pour atteindre 444 gigawatts - dépassant ainsi pour la deuxième année consécutive la croissance de la production d'électricité d'origine fossile.
Aujourd'hui le nucléaire ne représente que 2% de l'électricité produite en Chine, alors que la part du vent, de l'eau et due soleil est de 31% (elle était de 21% en 2007), soit 33% au total pour les sources non fossiles. Cela dépasse les objectifs fixés par le 12° plan quinquennal qui prévoyait une part de 30% pour les sources non-fossiles en 2015.
La répartition des investissements et leur évolution traduisent aussi le basculement vers les énergies vertes. La Chine investit davantage en faveur des centrales électriques à énergie renouvelable qu'en faveur des centrales à charbon ; elle investit plus que tout autre pays en faveur de l'énergie verte.
Les investissements consacrés aux centrales à charbon sont à la baisse. Entre 2008 et 2014 ils ont chuté de 167 milliards de yuans (24 milliards de dollars) à 95 milliards de yuans (15,3 milliards de dollars), tandis que la part consacrée aux autres types de centrale faisait un bond de 118 milliards de yuans à plus de 252 milliards de yuans. Dans le budget consacré à la production d'énergie, la part consacrée aux énergies renouvelables est en forte hausse, passant de 32% à 50% entre 2007 et 2011, pour atteindre 59% en 2013.
Beaucoup dépend de la réussite des réformes qu'entreprend la Chine, en particulier de son ambition de construire le plus grand systéme de production d'électricité "verte" qui n'ait jamais existé - un objectif qui dépasse tout ce que l'Occident a pu imaginer ou même tenter. Il faut suivre l'évolution de ce systéme pour saisir dans quelle direction il évolue. Il repose encore énormément sur le charbon et il en brûlera encore beaucoup avant que le vert ne l'emporte sur le noir. Mais la révolution est en marche. Il faut le reconnaître et en tenir compte à tous les niveaux dans les discussions sur la politique énergétique.
Traduit de l’anglais par Patrice Horovitz
SYDNEY – En Chine la plus grande partie de l'électricité provient de centrales à charbon, comme cela a été le cas pour toutes les puissances économiques émergentes depuis la Révolution industrielle. Mais à ne considérer que ce paramètre, on risque de passer à coté d'un changement considérable qui a lieu actuellement. Le système de production d'électricité de la Chine devient de plus en plus vert - un véritable bouleversement, du jamais vu.
Cette révolution se manifeste tout azimuts. Selon le China Electricity Council, la part des énergies vertes dans la production d'électricité a fait un bond de 19% entre 2013 et 2014, tandis que celle des énergies fossiles a diminué de 0,7% - la première baisse de l'Histoire récente.
L'énergie nucléaire n'a pas joué grand rôle dans cette évolution. La production d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelable (l'eau, le vent et le soleil) a augmenté de 20%. Celle provenant de l'énergie solaire a été multipliée par 1,75 ! L'année dernière sa croissance a dépassé celle d'origine nucléaire (17,43 terawatts-heures contre 14,70 terawatts-heures). Et pour la troisième année consécutive, les éoliennes ont produit davantage d'électricité que les centrales nucléaires. Aussi l'idée selon laquelle, hormis les centrales à charbon, la Chine va dépendre du nucléaire n'est pas fondée.
La capacité d'ensemble de production d'électricité de la Chine est la preuve de son orientation vers l'énergie verte. Elle détient le record mondial en la matière avec une capacité de 1,36 terawatts contre seulement un terawatt pour les USA.
Il est difficile de comparer directement les différentes sources d'énergie, car la puissance délivrée par les centrales électriques varie suivant l'heure selon qu'elles utilisent le vent, le rayonnement solaire, le nucléaire ou le charbon. Il faut donc examiner les chiffres de production annuelle pour réaliser le basculement vers les sources d'énergie renouvelables.
En Chine l'année dernière la production d'électricité de source fossile a augmenté de 45 gigawatts pour atteindre un total de 916 gigawatts, tandis que la production d'électricité d'origine autre que fossile a augmenté de bien davantage, 56 gigawatts (dont 51 kilowatts provenant du vent, de l'eau et du soleil), pour atteindre 444 gigawatts - dépassant ainsi pour la deuxième année consécutive la croissance de la production d'électricité d'origine fossile.
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Aujourd'hui le nucléaire ne représente que 2% de l'électricité produite en Chine, alors que la part du vent, de l'eau et due soleil est de 31% (elle était de 21% en 2007), soit 33% au total pour les sources non fossiles. Cela dépasse les objectifs fixés par le 12° plan quinquennal qui prévoyait une part de 30% pour les sources non-fossiles en 2015.
La répartition des investissements et leur évolution traduisent aussi le basculement vers les énergies vertes. La Chine investit davantage en faveur des centrales électriques à énergie renouvelable qu'en faveur des centrales à charbon ; elle investit plus que tout autre pays en faveur de l'énergie verte.
Les investissements consacrés aux centrales à charbon sont à la baisse. Entre 2008 et 2014 ils ont chuté de 167 milliards de yuans (24 milliards de dollars) à 95 milliards de yuans (15,3 milliards de dollars), tandis que la part consacrée aux autres types de centrale faisait un bond de 118 milliards de yuans à plus de 252 milliards de yuans. Dans le budget consacré à la production d'énergie, la part consacrée aux énergies renouvelables est en forte hausse, passant de 32% à 50% entre 2007 et 2011, pour atteindre 59% en 2013.
Beaucoup dépend de la réussite des réformes qu'entreprend la Chine, en particulier de son ambition de construire le plus grand systéme de production d'électricité "verte" qui n'ait jamais existé - un objectif qui dépasse tout ce que l'Occident a pu imaginer ou même tenter. Il faut suivre l'évolution de ce systéme pour saisir dans quelle direction il évolue. Il repose encore énormément sur le charbon et il en brûlera encore beaucoup avant que le vert ne l'emporte sur le noir. Mais la révolution est en marche. Il faut le reconnaître et en tenir compte à tous les niveaux dans les discussions sur la politique énergétique.
Traduit de l’anglais par Patrice Horovitz