La semaine dernière, l’Union européenne a déclaré qu'elle a pratiquement sauvé la planète. Le président de la Commission européenne a affirmé que l'Europe est à la tête de la lutte contre le changement climatique et que l'UE va réduire ses émissions de CO2 de 20% pour les ramener en-dessous du niveau de 1990 en 2020. S'étant déjà engagée à une réduction de 8% l'année prochaine dans le cadre du protocole de Kyoto, le nouvel objectif claironné par l'UE paraît légèrement moins ambitieux. Et en ne réglant pas les principaux problèmes qui entachent le protocole de Kyoto, l'UE s'engage sur une voie encore moins prometteuse.
Le changement climatique d'origine humaine est une réalité qui constitue un problème grave. Pourtant, l'état d'esprit actuel visant à "réduire les émissions avant qu'il ne soit trop tard", ne prend pas en compte l'absence de solution efficace à court terme. C'est sans doute pourquoi tout l'intérêt se porte sur des démarches telles que le protocole de Kyoto qui donnent bonne conscience, mais sont irréaliste, car peu efficace tout en étant extrêmement coûteuses. Et seuls quelques pays ont les moyens d'atteindre les objectifs ambitieux qu'ils fixent.
Certains pays comme les USA et l'Australie refusent de se plier aux exigences du protocole de Kyoto, d'autres comme le Canada, le Japon et une série de pays européens font semblants d'en accepter les objectifs, mais pour l'essentiel, ils n'y parviendront sans doute pas pour l'essentiel. Quoi qu'il en soit, même si l'ensemble de la planète y adhérait et parvenait à atteindre les objectifs qu'il fixe, cela serait pratiquement sans effet sur l'environnement. Les conséquences sur la température ne seraient pas encore mesurables vers le milieu du siècle et ne repousseraient le réchauffement climatique que de cinq ans vers 2100. Le coût serait pourtant loin d'être négligeable : environ 180 milliards de dollars par an.
A écouter sa rhétorique brillante, on peut facilement croire que l'UE à elle toute seule a pris les mesures voulues pour résoudre le problème. Barroso parle d'un accord "historique", Tony Blair vante ses "objectifs forts, audacieux et ambitieux" et la chancelière allemande Angela Merkel est allée jusqu'à déclarer qu'il permettra "d'éviter ce qui pourrait être une catastrophe pour l'humanité".
Mais personne ne semble prêt à révéler le secret un peu honteux sur lequel repose cet accord : il est très cher et ne servira pratiquement à rien. Selon un modèle bien établi et avalisé par les spécialistes, à l'horizon 2100, la réduction des émissions de CO2 de 20% par l'UE ne parviendra à repousser que de deux ans le réchauffement climatique, ceci pour un coût de 90 milliards de dollars par an. Cela coûtera cher, parce qu'il est cher de réduire les émissions de CO2 en Europe, et cela ne sera pas efficace, parce qu'au 21° siècle, l'Europe ne compte que pour 6% de toutes les émissions de gaz à effet de serre. Le nouveau traité conduit à une gestion des ressources encore moins efficace que le vieux protocole de Kyoto.
Il faut tirer les leçons du passé. On nous a déjà souvent promis en vain des réductions spectaculaires des émissions de CO2. En 1992, à Rio de Janeiro, l'Occident s'était engagé à stabiliser ses émissions, pourtant elles ont augmenté de 12%. A Kyoto, on nous a promis une réduction globale de 7% des émissions, mais on n'atteindra probablement que 0,4%. Ces engagements ont été pris par des politiciens qui pour la plupart ne sont plus au pouvoir au moment de vérifier s'ils sont tenus.
Nous ne parviendrons pas à résoudre le problème du réchauffement planétaire au cours des prochaines décennies, il faudra sans doute attendre la deuxième moitié ou même la fin du siècle. Il faut trouver une stratégie à long terme efficace, viable et équitable et qui n'exige pas de sacrifices excessifs pour un bénéfice négligeable. Par chance, cette stratégie existe : c'est la recherche et le développement. Investir dans la recherche et le développement de technologies sans émission de carbone permettra aux futures générations de réduire ces émissions dans des conditions économiques satisfaisantes. Un nouveau traité sur le réchauffement climatique devrait imposer d'accorder 0,05% du PIB à la recherche et au développement. Cela serait moins cher et plus efficace à long terme.
Le nouvel accord de l'UE sur le réchauffement planétaire aidera peut-être certains dirigeants européens à remporter des élections face à des électeurs paniqués par la perspective du changement climatique. Mais bien que très cher, il sera sans doute dépourvu de toute efficacité, et à l'image d'autres promesses fantasques de l'UE, il se soldera probablement par un échec. Espérons que le reste de la planète conservera son sang froid et s'engagera dans une démarche plus efficace et moins coûteuse.
La semaine dernière, l’Union européenne a déclaré qu'elle a pratiquement sauvé la planète. Le président de la Commission européenne a affirmé que l'Europe est à la tête de la lutte contre le changement climatique et que l'UE va réduire ses émissions de CO2 de 20% pour les ramener en-dessous du niveau de 1990 en 2020. S'étant déjà engagée à une réduction de 8% l'année prochaine dans le cadre du protocole de Kyoto, le nouvel objectif claironné par l'UE paraît légèrement moins ambitieux. Et en ne réglant pas les principaux problèmes qui entachent le protocole de Kyoto, l'UE s'engage sur une voie encore moins prometteuse.
Le changement climatique d'origine humaine est une réalité qui constitue un problème grave. Pourtant, l'état d'esprit actuel visant à "réduire les émissions avant qu'il ne soit trop tard", ne prend pas en compte l'absence de solution efficace à court terme. C'est sans doute pourquoi tout l'intérêt se porte sur des démarches telles que le protocole de Kyoto qui donnent bonne conscience, mais sont irréaliste, car peu efficace tout en étant extrêmement coûteuses. Et seuls quelques pays ont les moyens d'atteindre les objectifs ambitieux qu'ils fixent.
Certains pays comme les USA et l'Australie refusent de se plier aux exigences du protocole de Kyoto, d'autres comme le Canada, le Japon et une série de pays européens font semblants d'en accepter les objectifs, mais pour l'essentiel, ils n'y parviendront sans doute pas pour l'essentiel. Quoi qu'il en soit, même si l'ensemble de la planète y adhérait et parvenait à atteindre les objectifs qu'il fixe, cela serait pratiquement sans effet sur l'environnement. Les conséquences sur la température ne seraient pas encore mesurables vers le milieu du siècle et ne repousseraient le réchauffement climatique que de cinq ans vers 2100. Le coût serait pourtant loin d'être négligeable : environ 180 milliards de dollars par an.
A écouter sa rhétorique brillante, on peut facilement croire que l'UE à elle toute seule a pris les mesures voulues pour résoudre le problème. Barroso parle d'un accord "historique", Tony Blair vante ses "objectifs forts, audacieux et ambitieux" et la chancelière allemande Angela Merkel est allée jusqu'à déclarer qu'il permettra "d'éviter ce qui pourrait être une catastrophe pour l'humanité".
Mais personne ne semble prêt à révéler le secret un peu honteux sur lequel repose cet accord : il est très cher et ne servira pratiquement à rien. Selon un modèle bien établi et avalisé par les spécialistes, à l'horizon 2100, la réduction des émissions de CO2 de 20% par l'UE ne parviendra à repousser que de deux ans le réchauffement climatique, ceci pour un coût de 90 milliards de dollars par an. Cela coûtera cher, parce qu'il est cher de réduire les émissions de CO2 en Europe, et cela ne sera pas efficace, parce qu'au 21° siècle, l'Europe ne compte que pour 6% de toutes les émissions de gaz à effet de serre. Le nouveau traité conduit à une gestion des ressources encore moins efficace que le vieux protocole de Kyoto.
Il faut tirer les leçons du passé. On nous a déjà souvent promis en vain des réductions spectaculaires des émissions de CO2. En 1992, à Rio de Janeiro, l'Occident s'était engagé à stabiliser ses émissions, pourtant elles ont augmenté de 12%. A Kyoto, on nous a promis une réduction globale de 7% des émissions, mais on n'atteindra probablement que 0,4%. Ces engagements ont été pris par des politiciens qui pour la plupart ne sont plus au pouvoir au moment de vérifier s'ils sont tenus.
BLACK FRIDAY SALE: Subscribe for as little as $34.99
Subscribe now to gain access to insights and analyses from the world’s leading thinkers – starting at just $34.99 for your first year.
Subscribe Now
Nous ne parviendrons pas à résoudre le problème du réchauffement planétaire au cours des prochaines décennies, il faudra sans doute attendre la deuxième moitié ou même la fin du siècle. Il faut trouver une stratégie à long terme efficace, viable et équitable et qui n'exige pas de sacrifices excessifs pour un bénéfice négligeable. Par chance, cette stratégie existe : c'est la recherche et le développement. Investir dans la recherche et le développement de technologies sans émission de carbone permettra aux futures générations de réduire ces émissions dans des conditions économiques satisfaisantes. Un nouveau traité sur le réchauffement climatique devrait imposer d'accorder 0,05% du PIB à la recherche et au développement. Cela serait moins cher et plus efficace à long terme.
Le nouvel accord de l'UE sur le réchauffement planétaire aidera peut-être certains dirigeants européens à remporter des élections face à des électeurs paniqués par la perspective du changement climatique. Mais bien que très cher, il sera sans doute dépourvu de toute efficacité, et à l'image d'autres promesses fantasques de l'UE, il se soldera probablement par un échec. Espérons que le reste de la planète conservera son sang froid et s'engagera dans une démarche plus efficace et moins coûteuse.