DURBAN – Avant le sommet de Copenhague sur le changement climatique il y a deux ans, nous sommes venus tous les deux écouter à Cape Town cinq agriculteurs africains de pays différents, dont quatre femmes, nous expliquer comment le changement climatique a sapé leurs moyens de subsistance. Chacun a expliqué comment les inondations, la sécheresse et l'absence de saisons régulières pour semer et récolter, sortaient de leur champ normal d’expérience. Leurs craintes sont partagées par les agriculteurs de subsistance et par les populations autochtones dans le monde – des populations frappées de plein fouet par les chocs climatiques, bien qu’elles n’aient joué aucun rôle dans leur déclenchement.
Aujourd'hui, deux ans plus tard, nous sommes à Durban, où l’Afrique du Sud accueille la Conférence de changement climatique cette année, COP17, et la situation des pauvres, en Afrique et ailleurs, s'est encore détériorée. Dans son dernier rapport, le Groupe d'experts Intergouvernemental des Nations Unies sur les Changements Climatiques, conclut qu'il est pratiquement certain que sur le plan mondial, les journées chaudes sont devenues plus chaudes et se produisent le plus souvent; en effet, leur fréquence a augmenté de 10% dans la plupart des régions du monde.
C'est d'ailleurs le paradoxe brutal du changement climatique, où de fortes précipitations se produisent plus souvent et augmentent le risque d'inondation. Depuis 2003, l'Afrique a connu ses huit années les plus chaudes, ce qui a sans aucun doute contribué à la famine sévère qui afflige 13 millions de personnes dans la Corne de l'Afrique.
Ce sont les conséquences nuisibles d’un simple degré de réchauffement au-dessus des niveaux préindustriels. Le programme d'environnement de l'ONU qui vient de paraître, selon l'article Bridging the Emissions Gap (Combler l'écart des émissions) montre qu'au cours de ce siècle, le réchauffement connaîtra vraisemblablement une augmentation de quatre degrés, à moins que nous ne fassions davantage d’efforts pour réduire les émissions. Pourtant les derniers témoignages prouvent que nous n'agissons pas – le rapport 2011 sur l'Energie Mondiale, publié par l'Agence Internationale de l'Energie, révèle que les émissions de CO2 ont atteint un niveau record.
Nous sommes alarmés que les attentes pour COP17 soient si faibles. Où est le leadership mondial qui doit répondre de toute urgence ? Nous avons désespérément besoin d'un accord mondial.
Au cour de cet accord figure la préservation du protocole de Kyoto. Le protocole n'est pas un instrument parfait. Il ne suffit pas à réduire les émissions mondiales et il demande à trop peu de pays de réduire l’augmentation de leurs émissions. Mais il fait partie du droit international et il est vital.
Le changement climatique est un problème mondial : si certains pays ne sont pas convaincus que d'autres pays le respectent, ils ne sentiront pas un impératif d'agir eux-mêmes. Ainsi, le fait d’avoir un cadre juridique avec des règles claires et communes, pour lesquelles tous les pays se sont engagés, revêt une importance critique – et devient la seule assurance que des mesures seront prises pour protéger les plus vulnérables.
La première période d'engagement du protocole de Kyoto expire à la fin de l’année 2012. Ainsi l'Union Européenne et les autres parties prenantes de Kyoto (les États-Unis n'ont jamais ratifié l'accord, et les termes du protocole ont demandé peu à la Chine, à l'Inde et aux autres puissances émergentes) doivent s'engager pour une deuxième période, afin d'assurer que le maintien de ce cadre juridique.
Dans le même temps, tous les pays doivent reconnaître que prolonger la durée de vie du protocole de Kyoto ne résoudra pas le problème du changement climatique et doivent reconnaître la nécessité d'un cadre juridique nouveau ou supplémentaire qui couvre tous les pays. Le sommet de Durban doit consentir à engager des négociations vers cette fin – en vue de conclure un nouvel instrument juridique d'ici à 2015 au plus tard.
Tout cela est non seulement possible, mais nécessaire, parce que la transition vers une économie à faible émission en carbone et résistante au changement climatique, tombe sous le sens en économie, comme du point de vue social et environnemental. Le problème est que sa réalisation nécessite une volonté politique, qui malheureusement paraît manquer.
Le changement climatique est une question de justice. Les pays les plus riches ont causé le problème, mais ce sont les plus pauvres qui souffrent déjà de ses effets. À Durban, la communauté internationale doit s'engager à corriger ce tort.
Les dirigeants politiques doivent penser de manière intergénérationnelle. Ils doivent imaginer le monde en 2050, avec ses neuf milliards de personnes et prendre maintenant les bonnes décisions pour s'assurer que nos enfants et nos petits-enfants hériteront d'un monde habitable.
DURBAN – Avant le sommet de Copenhague sur le changement climatique il y a deux ans, nous sommes venus tous les deux écouter à Cape Town cinq agriculteurs africains de pays différents, dont quatre femmes, nous expliquer comment le changement climatique a sapé leurs moyens de subsistance. Chacun a expliqué comment les inondations, la sécheresse et l'absence de saisons régulières pour semer et récolter, sortaient de leur champ normal d’expérience. Leurs craintes sont partagées par les agriculteurs de subsistance et par les populations autochtones dans le monde – des populations frappées de plein fouet par les chocs climatiques, bien qu’elles n’aient joué aucun rôle dans leur déclenchement.
Aujourd'hui, deux ans plus tard, nous sommes à Durban, où l’Afrique du Sud accueille la Conférence de changement climatique cette année, COP17, et la situation des pauvres, en Afrique et ailleurs, s'est encore détériorée. Dans son dernier rapport, le Groupe d'experts Intergouvernemental des Nations Unies sur les Changements Climatiques, conclut qu'il est pratiquement certain que sur le plan mondial, les journées chaudes sont devenues plus chaudes et se produisent le plus souvent; en effet, leur fréquence a augmenté de 10% dans la plupart des régions du monde.
C'est d'ailleurs le paradoxe brutal du changement climatique, où de fortes précipitations se produisent plus souvent et augmentent le risque d'inondation. Depuis 2003, l'Afrique a connu ses huit années les plus chaudes, ce qui a sans aucun doute contribué à la famine sévère qui afflige 13 millions de personnes dans la Corne de l'Afrique.
Ce sont les conséquences nuisibles d’un simple degré de réchauffement au-dessus des niveaux préindustriels. Le programme d'environnement de l'ONU qui vient de paraître, selon l'article Bridging the Emissions Gap (Combler l'écart des émissions) montre qu'au cours de ce siècle, le réchauffement connaîtra vraisemblablement une augmentation de quatre degrés, à moins que nous ne fassions davantage d’efforts pour réduire les émissions. Pourtant les derniers témoignages prouvent que nous n'agissons pas – le rapport 2011 sur l'Energie Mondiale, publié par l'Agence Internationale de l'Energie, révèle que les émissions de CO2 ont atteint un niveau record.
Nous sommes alarmés que les attentes pour COP17 soient si faibles. Où est le leadership mondial qui doit répondre de toute urgence ? Nous avons désespérément besoin d'un accord mondial.
Au cour de cet accord figure la préservation du protocole de Kyoto. Le protocole n'est pas un instrument parfait. Il ne suffit pas à réduire les émissions mondiales et il demande à trop peu de pays de réduire l’augmentation de leurs émissions. Mais il fait partie du droit international et il est vital.
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Le changement climatique est un problème mondial : si certains pays ne sont pas convaincus que d'autres pays le respectent, ils ne sentiront pas un impératif d'agir eux-mêmes. Ainsi, le fait d’avoir un cadre juridique avec des règles claires et communes, pour lesquelles tous les pays se sont engagés, revêt une importance critique – et devient la seule assurance que des mesures seront prises pour protéger les plus vulnérables.
La première période d'engagement du protocole de Kyoto expire à la fin de l’année 2012. Ainsi l'Union Européenne et les autres parties prenantes de Kyoto (les États-Unis n'ont jamais ratifié l'accord, et les termes du protocole ont demandé peu à la Chine, à l'Inde et aux autres puissances émergentes) doivent s'engager pour une deuxième période, afin d'assurer que le maintien de ce cadre juridique.
Dans le même temps, tous les pays doivent reconnaître que prolonger la durée de vie du protocole de Kyoto ne résoudra pas le problème du changement climatique et doivent reconnaître la nécessité d'un cadre juridique nouveau ou supplémentaire qui couvre tous les pays. Le sommet de Durban doit consentir à engager des négociations vers cette fin – en vue de conclure un nouvel instrument juridique d'ici à 2015 au plus tard.
Tout cela est non seulement possible, mais nécessaire, parce que la transition vers une économie à faible émission en carbone et résistante au changement climatique, tombe sous le sens en économie, comme du point de vue social et environnemental. Le problème est que sa réalisation nécessite une volonté politique, qui malheureusement paraît manquer.
Le changement climatique est une question de justice. Les pays les plus riches ont causé le problème, mais ce sont les plus pauvres qui souffrent déjà de ses effets. À Durban, la communauté internationale doit s'engager à corriger ce tort.
Les dirigeants politiques doivent penser de manière intergénérationnelle. Ils doivent imaginer le monde en 2050, avec ses neuf milliards de personnes et prendre maintenant les bonnes décisions pour s'assurer que nos enfants et nos petits-enfants hériteront d'un monde habitable.