GENEVE – Il y a un siècle, l'épidémie de grippe espagnole s'est répandue à travers le monde, tuant plusieurs dizaines de millions de personnes. Bien avant les premiers pas de l'homme sur la lune, Internet, la découverte du boson de Higgs, nous étions à la merci d'une maladie qui frappait indistinctement partout sur la planète.
Un siècle plus tard, les maladies contagieuses franchissent encore plus rapidement les frontières que les personnes ou les biens. Mais d'autres maladies, qu'elles soient chroniques ou non transmissibles, constituent également un fléau. Elles engendrent encore davantage de souffrance que les maladies contagieuses et sont plus coûteuses sur le plan économique.
Les chefs d'Etat de la planète se réunissent le 26 et le 27 septembre dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU pour discuter de deux grandes menaces en terme de santé publique. Le premier jour est consacré aux stratégies destinées à mettre fin à la tuberculose, la maladie infectieuse qui tue le plus – 4000 décès par jour, l'une des 10 premières cause de mortalité dans le monde. Pire encore, c'est une cause majeure de décès des malades du sida et de décès liés à la résistance microbienne aux antibiotiques.
Le deuxième jour est essentiellement consacré aux projets de lutte contre les maladies non transmissibles (comme le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires et pulmonaires) qui sont responsables de 71% des décès, soit 41 millions de personnes - dont 15 millions dans la tranche d'âge 30 - 70 ans. La promotion de la santé mentale et de la vie en bonne santé sera aussi au programme de ces journées.
La tuberculose et les maladies non transmissibles font le plus de ravage dans les pays en développement à revenu faible ou moyen. Ces pathologies représentent des menaces très différentes les unes des autres, mais le moyen de lutte contre elles est le même : la mise en place d'une couverture maladie universelle, ce qui passe par la construction de systèmes de santé bien plus solides.
Une couverture maladie universelle permet à chacun – et pas seulement à ceux qui peuvent payer – de se soigner et de bénéficier des services essentiels tels que la prévention, la rééducation ou les soins palliatifs.
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Les principes qui sous-tendent la couverture maladie universelle permettent de prévenir la tuberculose et les maladies non transmissibles et de promouvoir la santé mentale. Tout le monde reconnaît le besoin urgent de cette couverture maladie, mais y parvenir suppose un engagement beaucoup plus important au plus haut niveau des différents Etats.
C'est pourquoi les dirigeants politiques doivent se faire les champions de la santé publique, et ce d'autant plus que les facteurs de bonne santé d'une population échappent souvent aux attributions du ministère de la Santé.
En insistant sur le défi que posent la tuberculose et les maladies non transmissibles, l'ONU offre une occasion précieuse d'améliorer la santé de la population mondiale. Et il ne faut pas oublier que l'amélioration de la santé publique bénéficie à d'autres secteurs - du développement économique à la sécurité.
Nombre de pays se sont engagés à atteindre les principaux objectifs de la lutte contre la tuberculose et les maladies non transmissibles. Pour cela, ils doivent investir à grande échelle dans la prévention, le diagnostic, le traitement et la recherche concernant ces maladies. D'ici 2022, il faudra traiter 40 millions de personnes souffrant de tuberculose et prendre des mesures préventives auprès de 30 millions d'autres. Les Objectifs de développement durable de l'ONU prévoient de mettre fin à l'épidémie de tuberculose d'ici 2030.
En ce qui concerne les maladies non transmissibles, pour atteindre les Objectifs de développement durable, il faut réduire d'un tiers les décès prématurés dus à ces maladies. Les progrès dans cette direction ne sont pas encore assez rapides pour y parvenir avant 2030.
Heureusement, il existe des moyens peu coûteux pour parvenir à ces objectifs et sauver des vies. Des mesures d'ordre réglementaire peuvent protéger contre les causes les plus communes des maladies non transmissibles : le tabac, l'alcool, l'inactivité physique, les aliments et les boissons trop sucrés ou trop salés ou riches en graisses trans. Investir dans la santé permet d'améliorer le diagnostic de ces maladies, ainsi que le traitement de pathologies telles que l'hypertension ou le diabète. La vaccination des jeunes filles contre le papillomavirus humain et leur dépistage chez les femmes permettrait de réduire considérablement les décès dus au cancer du col de l'utérus.
L'année dernière, lors de réunions en Russie et en Uruguay, les ministres de la Santé du monde entier se sont engagés à accélérer la lutte contre la tuberculose et les maladies non transmissibles. Il est temps de passer à l'étape suivante.
L'Assemblée générale de l'ONU est une occasion exceptionnelle qui s'offre aux dirigeants de la planète pour agir en faveur de l'intérêt général – une meilleure santé de la population mondiale – en proposant une couverture maladie universelle qui permettra d'éradiquer la tuberculose, de combattre les maladies non transmissibles et d'améliorer la santé mentale.
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For decades, an efficiency-centered “economic style” has dominated public policy, overriding the concerns for fairness that animated the New Deal and Lyndon B. Johnson’s Great Society. Now, Americans must brace for economic governance that delivers neither efficiency nor fairness, only chaos.
highlights the high cost of the single-minded focus on efficiency that has come to dominate the discipline.
While some observers doubt that US President-elect Donald Trump poses a grave threat to US democracy, others are bracing themselves for the destruction of the country’s constitutional order. With Trump’s inauguration just around the corner, we asked PS commentators how vulnerable US institutions really are.
GENEVE – Il y a un siècle, l'épidémie de grippe espagnole s'est répandue à travers le monde, tuant plusieurs dizaines de millions de personnes. Bien avant les premiers pas de l'homme sur la lune, Internet, la découverte du boson de Higgs, nous étions à la merci d'une maladie qui frappait indistinctement partout sur la planète.
Un siècle plus tard, les maladies contagieuses franchissent encore plus rapidement les frontières que les personnes ou les biens. Mais d'autres maladies, qu'elles soient chroniques ou non transmissibles, constituent également un fléau. Elles engendrent encore davantage de souffrance que les maladies contagieuses et sont plus coûteuses sur le plan économique.
Les chefs d'Etat de la planète se réunissent le 26 et le 27 septembre dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU pour discuter de deux grandes menaces en terme de santé publique. Le premier jour est consacré aux stratégies destinées à mettre fin à la tuberculose, la maladie infectieuse qui tue le plus – 4000 décès par jour, l'une des 10 premières cause de mortalité dans le monde. Pire encore, c'est une cause majeure de décès des malades du sida et de décès liés à la résistance microbienne aux antibiotiques.
Le deuxième jour est essentiellement consacré aux projets de lutte contre les maladies non transmissibles (comme le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires et pulmonaires) qui sont responsables de 71% des décès, soit 41 millions de personnes - dont 15 millions dans la tranche d'âge 30 - 70 ans. La promotion de la santé mentale et de la vie en bonne santé sera aussi au programme de ces journées.
La tuberculose et les maladies non transmissibles font le plus de ravage dans les pays en développement à revenu faible ou moyen. Ces pathologies représentent des menaces très différentes les unes des autres, mais le moyen de lutte contre elles est le même : la mise en place d'une couverture maladie universelle, ce qui passe par la construction de systèmes de santé bien plus solides.
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C'est pourquoi les dirigeants politiques doivent se faire les champions de la santé publique, et ce d'autant plus que les facteurs de bonne santé d'une population échappent souvent aux attributions du ministère de la Santé.
En insistant sur le défi que posent la tuberculose et les maladies non transmissibles, l'ONU offre une occasion précieuse d'améliorer la santé de la population mondiale. Et il ne faut pas oublier que l'amélioration de la santé publique bénéficie à d'autres secteurs - du développement économique à la sécurité.
Nombre de pays se sont engagés à atteindre les principaux objectifs de la lutte contre la tuberculose et les maladies non transmissibles. Pour cela, ils doivent investir à grande échelle dans la prévention, le diagnostic, le traitement et la recherche concernant ces maladies. D'ici 2022, il faudra traiter 40 millions de personnes souffrant de tuberculose et prendre des mesures préventives auprès de 30 millions d'autres. Les Objectifs de développement durable de l'ONU prévoient de mettre fin à l'épidémie de tuberculose d'ici 2030.
En ce qui concerne les maladies non transmissibles, pour atteindre les Objectifs de développement durable, il faut réduire d'un tiers les décès prématurés dus à ces maladies. Les progrès dans cette direction ne sont pas encore assez rapides pour y parvenir avant 2030.
Heureusement, il existe des moyens peu coûteux pour parvenir à ces objectifs et sauver des vies. Des mesures d'ordre réglementaire peuvent protéger contre les causes les plus communes des maladies non transmissibles : le tabac, l'alcool, l'inactivité physique, les aliments et les boissons trop sucrés ou trop salés ou riches en graisses trans. Investir dans la santé permet d'améliorer le diagnostic de ces maladies, ainsi que le traitement de pathologies telles que l'hypertension ou le diabète. La vaccination des jeunes filles contre le papillomavirus humain et leur dépistage chez les femmes permettrait de réduire considérablement les décès dus au cancer du col de l'utérus.
L'année dernière, lors de réunions en Russie et en Uruguay, les ministres de la Santé du monde entier se sont engagés à accélérer la lutte contre la tuberculose et les maladies non transmissibles. Il est temps de passer à l'étape suivante.
L'Assemblée générale de l'ONU est une occasion exceptionnelle qui s'offre aux dirigeants de la planète pour agir en faveur de l'intérêt général – une meilleure santé de la population mondiale – en proposant une couverture maladie universelle qui permettra d'éradiquer la tuberculose, de combattre les maladies non transmissibles et d'améliorer la santé mentale.
Traduit de l’anglais par Patrice Horovitz