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Front National : cet autre « territoire perdu de la République »

PARIS – On nous avait annoncé cinq régions, parfois six, tombant dans l’escarcelle du Front National. Eh bien le peuple français s’est ressaisi. Il a repris le chemin des bureaux de vote. Et le résultat est que ce parti xénophobe, raciste, hostile à ce qui fait le génie et la grandeur de la France, a été mis en échec partout où il semblait l’emporter. D’aucuns s’étonneront de ce drôle de pays qui n’est jamais si grand qu’au bord du précipice. Ils s’inquiéteront – et ils auront raison - qu’il faille cet état d’extrême péril, presque de patrie en danger, pour que nos concitoyens retrouvent les justes réflexes et le chemin de la raison. Et l’on pourra regretter que nous ne soyons pas l’un de ces peuples normaux, ordinaires, prosaïques, qui savent être eux-mêmes en régime et vitesse de croisière et n’ont pas besoin pour cela de sentir le vent du boulet. Mais le fait est là. Et l’on ne va pas bouder son bonheur d’avoir vu se décomposer – ou, ce qui revient au même, renouer avec les accents de haine et de rage canaille qui sont, probablement, leur vraie voix – ces gredins qui s’y croyaient. Victoire de la république. Triomphe de la résistance citoyenne. La France a voté en masse – et elle s’est rassemblée pour dire qu’elle ne voulait pas voir le gang des Le Pen faire main basse sur nos régions. C’est la première leçon de dimanche et elle est réconfortante.

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