PRETORIA – L'Union européenne réexamine actuellement sa règlementation sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), dans l'optique d'un assouplissement sur les restrictions sur les cultures génétiquement modifiées (CGM). Cette démarche est la bienvenue : les pays africains doivent envisager de l'imiter.
L'agriculture mondiale comporte moins de sujets controversés. Un grand nombre de gens s'inquiètent que les cultures GM aient des répercussions néfastes sur l'environnement et sur la santé, par le fait qu'elles risquent de nuire à la souveraineté alimentaire. Les quelques entreprises qui fabriquent les semences peuvent acquérir un pouvoir excessif sur la production agricole mondiale – et sur les agriculteurs qui la produisent. C'est à cause de ces craintes que l'UE et la plupart des pays africains restreignent actuellement la culture des CGM.
Pourtant de nombreux pays – dont l'Argentine, l'Australie, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, les États-Unis, l'Uruguay, le Paraguay et mon pays, l'Afrique du Sud – ont adopté les CGM. Ces pays souscrivent généralement à l'idée selon laquelle la modification génomique dans les cultures est sûre, parce qu'elle ne fait qu'accélérer les processus naturels.
En outre, selon les partisans de cette démarche, la modification génomique pourrait être la clé du développement de cultures plus durables et plus résilientes. Ces allégations s'appuient sur des preuves solides : les pays qui ont adopté les CGM signalent une utilisation plus faible d'insecticides, des pratiques de labour plus respectueuses de l'environnement et des rendements améliorés des cultures.
L'Afrique du Sud est un exemple type en la matière. Nous avons commencé à planter des semences de maïs CGM à grande échelle au cours de la saison 2001-02. Avant cette date, le rendement moyen de maïs était d'environ 2,4 tonnes par hectare : la saison dernière, ce chiffre était de 5,9 tonnes par hectare. En conséquence, l'Afrique du Sud est parvenue à produire près de 20 % du maïs de l'Afrique subsaharienne sur seulement 2,5 millions d'hectares de terres.
À titre de comparaison, le Nigeria ensemence en général environ 6,5 millions d'hectares de maïs, mais ne représente que 15 % de la production de l'Afrique sub-saharienne, selon les données du Conseil international des céréales. Dans toute la région, le rendement moyen du maïs est inférieur à deux tonnes par hectare. En outre, l'irrigation n'explique pas ce type de différence : seulement 10 % du maïs de l'Afrique du Sud est irrigué ; le reste de la culture est exploité en culture pluviale, comme dans le reste de l'Afrique subsaharienne.
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L'UE ne peut plus se permettre de négliger les avantages des CGM. Selon une étude récemment publiée par la Commission européenne, « les produits issus des nouvelles techniques génomiques ont le potentiel de contribuer à des systèmes agroalimentaires durables, conformément aux objectifs du Pacte vert pour l'Europe et à ceux de la politique De la ferme à la table ».
La Commission espère pouvoir tirer parti du potentiel des cultures génétiquement modifiées pour « contribuer à la durabilité », tout en « répondant aux inquiétudes », par exemple en empêchant la modification génomique dans l'agriculture de « nuire à d'autres aspects de la production alimentaire durable », comme l'agriculture biologique. Un équilibre de ce genre ne sera pas facile à trouver. Comme le montre l'étude, il existe encore une résistance importante aux CGM parmi les États membres, dont un grand nombre appellent à une analyse des risques plus intensive.
Pourtant un soutien significatif en faveur du changement existe également. La ministre allemande de l'Agriculture Julia Kloeckner s'est félicitée de la possibilité d'une « modernisation attendue » de l'approche de l'UE en matière de cultures génétiquement modifiées (CGM), qui sont actuellement soumises aux mêmes règles que les OGM. La France a exprimé auparavant son soutien à la création de règles distinctes pour les cultures de CGM.
Si l'UE relâche ses restrictions sur les CGM, les effets vont s'étendre bien au-delà de ses frontières. D'une part, des rendements agricoles plus élevés en Europe vont exercer une pression à la baisse sur les prix mondiaux des céréales en créant une concurrence supplémentaire pour les principaux exportateurs de céréales, comme les États-Unis, l'Ukraine, l'Argentine, la Russie, le Brésil, Canada et l'Afrique du Sud.
Mais ce n'est qu'un début. La décision de l'UE peut également inciter les pays africains qui n'ont pas encore adopté les CGM à revoir leur approche. Tout comme l'UE, les pays africains doivent « répondre aux inquiétudes » liées à l'adoption des CGM. Par exemple, ils doivent s'assurer que les petits exploitants agricoles – qui ne pourront peut-être pas se permettre d'acheter des semences CGM chaque année – ne soient pas laissés pour compte.
Les obstacles sont réels, mais il vaut la peine de les surmonter. Dans un contexte de croissance démographique rapide et d'intensification de la course aux terres, de la concurrence sur l'eau et sur d'autres ressources, les plaidoyers en faveur de l'utilisation de technologies éprouvées pour produire plus efficacement des aliments sont plus convaincants que jamais.
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The economy played a critical role in the 2024 presidential race, creating the conditions not only for Donald Trump to trounce Kamala Harris, but also for a counter-elite to usher in a new power structure. Will the Democrats and “establishment” experts get the message?
explains how and why Democrats failed to connect with US voters’ pocketbook realities.
Kamala Harris lost to Donald Trump because she received around ten million fewer votes than Joe Biden did in 2020. The Democratic Party leadership was, at best, indifferent to the erosion of voting access, negligent in retaining newer voters, and proactive in marginalizing what remained of its left wing.
thinks the party has only itself to blame for losing the 2024 election on low voter turnout.
PRETORIA – L'Union européenne réexamine actuellement sa règlementation sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), dans l'optique d'un assouplissement sur les restrictions sur les cultures génétiquement modifiées (CGM). Cette démarche est la bienvenue : les pays africains doivent envisager de l'imiter.
L'agriculture mondiale comporte moins de sujets controversés. Un grand nombre de gens s'inquiètent que les cultures GM aient des répercussions néfastes sur l'environnement et sur la santé, par le fait qu'elles risquent de nuire à la souveraineté alimentaire. Les quelques entreprises qui fabriquent les semences peuvent acquérir un pouvoir excessif sur la production agricole mondiale – et sur les agriculteurs qui la produisent. C'est à cause de ces craintes que l'UE et la plupart des pays africains restreignent actuellement la culture des CGM.
Pourtant de nombreux pays – dont l'Argentine, l'Australie, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, les États-Unis, l'Uruguay, le Paraguay et mon pays, l'Afrique du Sud – ont adopté les CGM. Ces pays souscrivent généralement à l'idée selon laquelle la modification génomique dans les cultures est sûre, parce qu'elle ne fait qu'accélérer les processus naturels.
En outre, selon les partisans de cette démarche, la modification génomique pourrait être la clé du développement de cultures plus durables et plus résilientes. Ces allégations s'appuient sur des preuves solides : les pays qui ont adopté les CGM signalent une utilisation plus faible d'insecticides, des pratiques de labour plus respectueuses de l'environnement et des rendements améliorés des cultures.
L'Afrique du Sud est un exemple type en la matière. Nous avons commencé à planter des semences de maïs CGM à grande échelle au cours de la saison 2001-02. Avant cette date, le rendement moyen de maïs était d'environ 2,4 tonnes par hectare : la saison dernière, ce chiffre était de 5,9 tonnes par hectare. En conséquence, l'Afrique du Sud est parvenue à produire près de 20 % du maïs de l'Afrique subsaharienne sur seulement 2,5 millions d'hectares de terres.
À titre de comparaison, le Nigeria ensemence en général environ 6,5 millions d'hectares de maïs, mais ne représente que 15 % de la production de l'Afrique sub-saharienne, selon les données du Conseil international des céréales. Dans toute la région, le rendement moyen du maïs est inférieur à deux tonnes par hectare. En outre, l'irrigation n'explique pas ce type de différence : seulement 10 % du maïs de l'Afrique du Sud est irrigué ; le reste de la culture est exploité en culture pluviale, comme dans le reste de l'Afrique subsaharienne.
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La Commission espère pouvoir tirer parti du potentiel des cultures génétiquement modifiées pour « contribuer à la durabilité », tout en « répondant aux inquiétudes », par exemple en empêchant la modification génomique dans l'agriculture de « nuire à d'autres aspects de la production alimentaire durable », comme l'agriculture biologique. Un équilibre de ce genre ne sera pas facile à trouver. Comme le montre l'étude, il existe encore une résistance importante aux CGM parmi les États membres, dont un grand nombre appellent à une analyse des risques plus intensive.
Pourtant un soutien significatif en faveur du changement existe également. La ministre allemande de l'Agriculture Julia Kloeckner s'est félicitée de la possibilité d'une « modernisation attendue » de l'approche de l'UE en matière de cultures génétiquement modifiées (CGM), qui sont actuellement soumises aux mêmes règles que les OGM. La France a exprimé auparavant son soutien à la création de règles distinctes pour les cultures de CGM.
Si l'UE relâche ses restrictions sur les CGM, les effets vont s'étendre bien au-delà de ses frontières. D'une part, des rendements agricoles plus élevés en Europe vont exercer une pression à la baisse sur les prix mondiaux des céréales en créant une concurrence supplémentaire pour les principaux exportateurs de céréales, comme les États-Unis, l'Ukraine, l'Argentine, la Russie, le Brésil, Canada et l'Afrique du Sud.
Mais ce n'est qu'un début. La décision de l'UE peut également inciter les pays africains qui n'ont pas encore adopté les CGM à revoir leur approche. Tout comme l'UE, les pays africains doivent « répondre aux inquiétudes » liées à l'adoption des CGM. Par exemple, ils doivent s'assurer que les petits exploitants agricoles – qui ne pourront peut-être pas se permettre d'acheter des semences CGM chaque année – ne soient pas laissés pour compte.
Les obstacles sont réels, mais il vaut la peine de les surmonter. Dans un contexte de croissance démographique rapide et d'intensification de la course aux terres, de la concurrence sur l'eau et sur d'autres ressources, les plaidoyers en faveur de l'utilisation de technologies éprouvées pour produire plus efficacement des aliments sont plus convaincants que jamais.