Nous vivons, dit-on, au bord d’une révolution nanotechnologique, où la matière est manipulée à une échelle des milliers de fois plus petite que ce que peut voir l’œil humain, et où des matériaux familiers se conduisent d’étranges façons. Cette révolution, si elle est couronnée de succès, va bouleverser notre monde.
Les nanotechnologies renforcent notre contrôle du monde matériel, permettent d’améliorer les technologies existantes et d’en développer de nouvelles. Les possibilités semblent illimitées, depuis la construction de matériaux plus solides et plus légers et la fabrication d’ordinateurs incroyablement petits et immensément puissants, jusqu’au développement de nouvelles sources d’énergie renouvelable et à la conception de soins personnalisés pour combattre le cancer.
La valeur des nanotechnologies intégrées à des produits manufacturés dépasse les 50 milliards de dollars. Plus de 500 produits de consommation comportant des nanotechnologies signalées par les fabricants sont aujourd’hui sur le marché, des cosmétiques aux éléments de voiture en passant par la vaisselle. En se basant sur les recherches de scientifiques de quelque 100 nations du monde, on estime que d’ici 2014 la valeur des produits manufacturés utilisant ces technologies dans le monde dépassera les 2,6 billions de dollars (soit 15 % de la production totale). Si les projections actuelles sont exactes, les nanotechnologies sont potentiellement capables d’avoir un impact dans presque toutes les industries et d’influencer pratiquement tous les aspects de nos vies.
Cependant, les nanotechnologies sont aussi en train de bouleverser notre conception de ce qui peut rendre une chose dangereuse. À l’échelle du nanomètre (environ 50 000 plus petit que l’épaisseur d’un cheveu humain), la matière se conduit de façon étrange : les matériaux fragiles deviennent solides, la matière inerte active, les matériaux inoffensifs dangereux. De même que le fer peut être changé en objets aussi différents que des poêlons ou des épées, l’innocuité ou la dangerosité des produits issus des nanotechnologies dépend de la manière dont ils sont fabriqués à l’échelle du nanomètre. Par conséquent, nous ne pouvons plus nous appuyer sur des manières classiques de gérer les risques, basées uniquement sur la matière première.
À mesure que grandit le nombre de produits utilisant des nanotechnologies, nous avons besoin de renseignements scientifiques sur les risques qu’ils peuvent présenter. Les experts du gouvernement, de l’industrie, du monde universitaire et d’ailleurs s’accordent à dire qu’une longue liste de questions doit être résolue si nous voulons développer les nanotechnologies de la manière la plus sûre possible. Le défi auquel nous sommes confrontés consiste à trouver des réponses qui permettront aux producteurs et aux régulateurs de prendre des décisions saines et basées sur des connaissances scientifiques, et de développer un système de surveillance inspirant la confiance des consommateurs.
Malheureusement, la réponse mondiale à ce défi n’a rien eu d’enthousiaste. En 2005, le Projet sur l’émergence des nanotechnologies du Woodrow Wilson International Center for Scholars a examiné la recherche financée par le gouvernement dans le domaine de l’impact des nanotechnologies sur la sûreté, la santé et l’environnement. L’investissement dans la recherche à haut niveau de pertinence est faible : aux États-Unis, on estime qu’il ne représentait que1 % de l’investissement fédéral total de 1,1 milliard de dollars pour la recherche et développement des nanotechnologies.
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Plus inquiétant, l’absence apparente de toute stratégie derrière la recherche financée. Même la petite poignée d’études pertinentes explorant des risques possibles manque d’une ligne directrice, et n’indique en rien que l’information obtenue aiderait les décideurs à s’assurer que les nanotechnologies sont développées en toute sécurité sur le long terme.
C’est avec succès que les États-Unis ont fait la promotion de stratégies de recherche soutenant l’utilisation de nanotechnologies, et qu’ils ont servi de modèle, copié dans le monde entier. Mais les stratégies qui fonctionnent pour développer des applications en nanotechnologies n’aideront pas à répondre à la liste croissante de questions, que les gouvernements et l’industrie posent aujourd’hui , sur son impact possible .
Les questions urgentes relatives aux risques demandent une action délibérée à l’échelle internationale. Elles n’auront de réponses que grâce à des efforts de recherche et des niveaux de financement à la hauteur de l’information requise afin de se diriger vers un avenir sûr pour les applications des nanotechnologies.
En 2006, ces cinq grands challenges pour développer des nanotechnologies sûres ont été publiés dans le magazine scientifique Nature :
· trouver des moyens de mesurer la quantité de nanomatériaux dans l’air et dans l’eau ;
· apprendre à évaluer le degré de nocivité des nanomatériaux ;
· développer des méthode de prédiction, et de prévention, des dangers présentés par les nouveaux nanomatériaux ;
· devenir capable d’évaluer l’impact potentiel des produits issus des nanotechnologies tout au long de la vie ;
· enfin, mettre au point des stratégies et des financement afin de soutenir la recherche nécessaire pour relever ces défis.
Certaines nations et certaines régions commencent à mettre au point des programmes de recherche qui répondent à ces cinq défis. Par exemple, l’Union européenne a récemment annoncé un programme de recherche de 3,6 milliards d’euros consacré aux nanotechnologies, dont les objectifs en termes d’environnement, de santé et de sécurité s’alignent avec ces défis.
De même, en mars 2007, le haut comité consultatif sur les sciences et les technologies du gouvernement britannique a prévenu que le pays était en train de perdre sa position de leader, faute d’investissements suffisants dans la recherche nécessaire pour comprendre et gérer de manière efficace les effets potentiels sur la santé et l’environnement.
Il reste beaucoup de chemin à parcourir. Si les nanotechnologies durables doivent se construire sur une science solide, les stratégies mondiales de recherche doivent être soutenues par des politiques innovantes et accompagnées de fonds suffisants. Rien qu’aux États-Unis, on estime les niveaux de financement nécessaires pour la recherche en nanotechnologie prenant en compte les risques à une somme comprise entre 50 millions et 100 millions de dollars par an, soit de cinq à dix fois le montant investi en 2005.
Nous ne pouvons nous permettre d’entrer à l’aveugle dans le futur des nanotechnologies. Malgré un bon départ, de nombreux pays développent ces technologies du XXIe siècle dans un état d’esprit étroit et dépassé. Faute de mettre au point des méthodes de repérage et de navigation autour de ces nouveaux risques potentiels, les perspectives de cette nouvelle technologie si excitante seront incertaines.
Il faut nous rendre compte de la nécessité pour les nanotechnologies futures de se baser sur une compréhension solide de ses impacts possibles. Dans la course mondiale au leadership nanotechnologique, les gagnants seront ceux qui comprennent les risques et soutiennent la recherche nécessaire pour les réduire au minimum.
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The Norwegian finance ministry recently revealed just how much the country has benefited from Russia's invasion of Ukraine, estimating its windfall natural-gas revenues for 2022-23 to be around $111 billion. Yet rather than transferring these gains to those on the front line, the government is hoarding them.
argue that the country should give its windfall gains from gas exports to those on the front lines.
Nous vivons, dit-on, au bord d’une révolution nanotechnologique, où la matière est manipulée à une échelle des milliers de fois plus petite que ce que peut voir l’œil humain, et où des matériaux familiers se conduisent d’étranges façons. Cette révolution, si elle est couronnée de succès, va bouleverser notre monde.
Les nanotechnologies renforcent notre contrôle du monde matériel, permettent d’améliorer les technologies existantes et d’en développer de nouvelles. Les possibilités semblent illimitées, depuis la construction de matériaux plus solides et plus légers et la fabrication d’ordinateurs incroyablement petits et immensément puissants, jusqu’au développement de nouvelles sources d’énergie renouvelable et à la conception de soins personnalisés pour combattre le cancer.
La valeur des nanotechnologies intégrées à des produits manufacturés dépasse les 50 milliards de dollars. Plus de 500 produits de consommation comportant des nanotechnologies signalées par les fabricants sont aujourd’hui sur le marché, des cosmétiques aux éléments de voiture en passant par la vaisselle. En se basant sur les recherches de scientifiques de quelque 100 nations du monde, on estime que d’ici 2014 la valeur des produits manufacturés utilisant ces technologies dans le monde dépassera les 2,6 billions de dollars (soit 15 % de la production totale). Si les projections actuelles sont exactes, les nanotechnologies sont potentiellement capables d’avoir un impact dans presque toutes les industries et d’influencer pratiquement tous les aspects de nos vies.
Cependant, les nanotechnologies sont aussi en train de bouleverser notre conception de ce qui peut rendre une chose dangereuse. À l’échelle du nanomètre (environ 50 000 plus petit que l’épaisseur d’un cheveu humain), la matière se conduit de façon étrange : les matériaux fragiles deviennent solides, la matière inerte active, les matériaux inoffensifs dangereux. De même que le fer peut être changé en objets aussi différents que des poêlons ou des épées, l’innocuité ou la dangerosité des produits issus des nanotechnologies dépend de la manière dont ils sont fabriqués à l’échelle du nanomètre. Par conséquent, nous ne pouvons plus nous appuyer sur des manières classiques de gérer les risques, basées uniquement sur la matière première.
À mesure que grandit le nombre de produits utilisant des nanotechnologies, nous avons besoin de renseignements scientifiques sur les risques qu’ils peuvent présenter. Les experts du gouvernement, de l’industrie, du monde universitaire et d’ailleurs s’accordent à dire qu’une longue liste de questions doit être résolue si nous voulons développer les nanotechnologies de la manière la plus sûre possible. Le défi auquel nous sommes confrontés consiste à trouver des réponses qui permettront aux producteurs et aux régulateurs de prendre des décisions saines et basées sur des connaissances scientifiques, et de développer un système de surveillance inspirant la confiance des consommateurs.
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· trouver des moyens de mesurer la quantité de nanomatériaux dans l’air et dans l’eau ;
· apprendre à évaluer le degré de nocivité des nanomatériaux ;
· développer des méthode de prédiction, et de prévention, des dangers présentés par les nouveaux nanomatériaux ;
· devenir capable d’évaluer l’impact potentiel des produits issus des nanotechnologies tout au long de la vie ;
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Certaines nations et certaines régions commencent à mettre au point des programmes de recherche qui répondent à ces cinq défis. Par exemple, l’Union européenne a récemment annoncé un programme de recherche de 3,6 milliards d’euros consacré aux nanotechnologies, dont les objectifs en termes d’environnement, de santé et de sécurité s’alignent avec ces défis.
De même, en mars 2007, le haut comité consultatif sur les sciences et les technologies du gouvernement britannique a prévenu que le pays était en train de perdre sa position de leader, faute d’investissements suffisants dans la recherche nécessaire pour comprendre et gérer de manière efficace les effets potentiels sur la santé et l’environnement.
Il reste beaucoup de chemin à parcourir. Si les nanotechnologies durables doivent se construire sur une science solide, les stratégies mondiales de recherche doivent être soutenues par des politiques innovantes et accompagnées de fonds suffisants. Rien qu’aux États-Unis, on estime les niveaux de financement nécessaires pour la recherche en nanotechnologie prenant en compte les risques à une somme comprise entre 50 millions et 100 millions de dollars par an, soit de cinq à dix fois le montant investi en 2005.
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Il faut nous rendre compte de la nécessité pour les nanotechnologies futures de se baser sur une compréhension solide de ses impacts possibles. Dans la course mondiale au leadership nanotechnologique, les gagnants seront ceux qui comprennent les risques et soutiennent la recherche nécessaire pour les réduire au minimum.