Le souffle de la pauvreté sur les flammes de l’insurrection nigériane

LAGOS – Les forces de sécurité nigérianes ont récemment rasé de la carte un village de pêcheurs situé au nord-est du pays, faisant près de 200 morts et détruisant quelque 2 000 maisons, une opération uniquement destinée à neutraliser une poignée de membres de la secte islamiste radicale Boko Haram. Cet assaut est le reflet de la frustration grandissante de l’armée à l’égard des extrémistes, qui ont procédé à des dizaines d’attaques ces quatre dernières années. Et si le président nigérian Goodluck Jonathan et le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon ont condamné la lourdeur de l’approche militaire du pays, ce n’est pas la première fois – et certainement pas la dernière – que le conflit avec les extrémistes engendre d’importants dommages collatéraux.

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